IRACEMA ET LES SORTILEGES
" Dans sa peinture, la nature est toujours douce, chaude et accueillante.
Les fées y veillent, mais dans l'envers de ce décor donné
pour naïf, ainsi qu'il fut présenté au Musée de
Laval -la ville du Douanier Rousseau- sourd quelque chose de sorcier. Il
arrive, en effet, que cette figuration précise, qui souvent navigue
dans le précieux, voire le mièvre, frôle le drame et
nous conduise sur le versant de l'irrationnel poétique. Les paysages
peints d'Iracema nous abusent par leur candeur apparente, sans doute parce
qu'ils sont d'authentiques rêves. Des peintures et des voyages."
Jacques Michel, Le Monde
Paris - 8.11.1974 |
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IRACEMA DU BRESIL
" Car la peinture d'Iracema est également poésie où
parfois fleurs, papillons, oiseaux et enfants se fondent féériquement
en une transfusion de plans et couleurs, comme s'il n'y avait pas de limites
à l'invention pour le rêve de l'artiste.
Rêve de fleurs et feuillages qui est en même temps réalité
concrète car Iracema peint le Brésil. Ce Brésil encore
vierge et pur, exposé maintenant de par le monde, par le talent du
peintre pour l'émotion et l'espoir de tous ceux qui le découvrent
dans ces paysages où nous pouvons, comme elle-même nous y invite,
" cueillir nos fleurs ". Iracema désire, simplement, nous
" offrir quelques fleurs ". En vérité, elle nous
offre un univers d'amour. "
Jorge Amado |
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" Les forêts tropicales présentées par Iracema
ont l'attrait des tapisseries anciennes... Les fleurs se mêlent aux
papillons et aux oiseaux. Les poissons affluent dans les eaux transparentes.
Dans ces paysages enchanteurs, Iracema se montre plus poète que naïve
".
Jeanine Wernod
Le Figaro, 18.10.1965 |
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" Les uvres de Madame Iracema ne ressemblent à aucune autre.
On sait qu'elles sont naïves, mais d'une naïveté pleine
de poésie, de sensibilité, qui lui servent à créer
un monde que l'on découvre avec ravissement... Elles évoluent
vers une sorte de surréalisme qui n'est pas sans rappeler celui de
Salvador Dali, et l'artiste rajoute une nouvelle dimension à ses
uvres en y ajoutant une lumière avec laquelle elle se plait à
jouer et qui donne de la profondeur et du mystère ".
Le Populaire du Centre
23 .12. 1969 |
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" On sent vraiment qu'lracema est marquée par les couleurs
de son pays. Mais dominée par le rêve, elle recompose et recrée
dans le creuset mystérieux de l'inspiration les paysages du Brésil
qui prennent ainsi une nouvelle beauté envoûtante et plus vraie...
".
Périgord Actualités
3.5.1970 |
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" ...Sa peinture est un îlot de couleurs, où s'ajoutent
sans surcharges des tons vifs de bleu, jaune, rouge ou vert...".
Lyon Matin 11 .9.1990 |
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" ...Couleurs éclatantes, harmonie entre les paysages, les
fleurs et les personnages comme de petites touches fraîches et rieuses...
".
Le Progrès 11 .9.1 990 |
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" ...Je ne crois pas qu'Iracema soit un peintre naïf. Elle
est le chantre lyrique et minutieux de la nature originelle, des eaux et
du feuillage du paradis perdu. Breton, je ne suis pas dépaysé
par les visions de cette Brocéliande lointaine. Notre patrie commune
est une certaine forme d'enchantement. Beaucoup de peintres peignent en
prose. Au contraire, chaque trait et chaque couleur d'Iracema sont purement
poétiques et pour cela nous introduisent dans un univers qu'on dirait
magique au premier coup d'il mais qui nous entraîne plus encore. Mystique
? Sans nul doute, bien que je sois incapable d'expliquer pourquoi. Il me
semble que ces eaux vives, ces temples végétaux, sont peints
comme on prie !
Pourtant, dans la plupart des toiles d'Iracema que je connais, il n'y a
pas de place pour le ciel. Mais si l'on regarde attentivement, le ciel est
là, tout autour du cadre.
Immense. "
Paul Guimard |
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" ... Dans la peinture d'Iracema, le végétal est d'abord
broderie, écriture. Les feuilles et les fleurs se développent
en frises. La répétition crée un climat apparemment
édenique mais parfois inquiétant parce que sans commencement
et sans fin dans la présence constante et parallèle de l'eau.
Petit à petit, c'est la forêt qui va conquérir le tableau,
comme elle conquiert le regard, au Brésil. Montagne, chaînes
successives de verdure, masses blessées de rouge par les traînées
de terre à vif que l'on appelle ici " les plaies du Christ ",
muraille des grands eucalyptus: tout un monde clos et pourtant sans fin,
qui effraie et qui attire plus encore.
C'est à Garuja près de Santos, entre mer et forêt, qu'Iracema
travaille avec le plus de joie. Le paysage retrouve l'unité primordiale;
l'oiseau se fait feuille et le papillon fleur bruissante aux pétales
de lumière. L'accumulation devient camaïeu et, selon les heures,
ensemble vert puis doré, rouge plus tard et enfin bleu. Cette transformation
finale s'accompagne de chants d'oiseaux et de bêtes nombreuses, de
chants qui sont des cris, des claquements, des éclats, presque des
rires. Visuellement, tous ces bruits sont présents dans la couleur
en un réseau de "correspondances" toutes baudelairiennes.
Les tableaux d'Iracema résonnent de ces conversations que peu de
gens écoutent ou simplement entendent. ".
Jean-Pierre Bouvet
Conservateur des Musées de Laval |
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